lundi 8 juin 2015

Zilda





























Des personnages mythologiques, littéraires ou iconographiques sont téléportés sur les murs de Naples, Paris ou Lorient. Des icônes oubliées et des héros déchus semblent trainer leurs guêtres sur le pavé ou caresser les murs du bout des doigts. La rue devient le décor de nos mémoires: c’est le travail de l’artiste rennais Zilda. Il mélange peinture, scénographie et photographie pour ressusciter et réinterpréter les figures de l’imaginaire collectif. Ces œuvres éphémères sont amenées à disparaître mais là où elles ont été, chacun se souviendra de ce qu’il avait oublié.
Plasticien autodidacte, Zilda travaille ses œuvres papier en atelier. Sa technique mêle pochoir, dessin, graphisme, gravure, estampe et peinture à l’huile ou à l’acrylique. Les lieux sont repérés au préalable et choisis comme support d’émergence d’une oeuvre, à travers la texture d’une surface ou l’ambiance d’un lieu. Le décor devient alors l’arrière plan de la composition qui vient s’intégrer, s’immerger et déborder sur les murs du monde. Puisque le papier, fragile et délicat sous les poings du temps et des intempéries, est amené à se détacher de son mur, Zilda immortalise in situ son installation, sur papier glacé ou sur pellicule, incluant une mise en scène ou des éléments extérieurs. L’oeuvre prend alors toute sa signification dans cet instant unique.
Zilda ne revendique qu’une seule référence dans le domaine de l’art de rue: Ernest Pignon Ernest. Néanmoins, là où le père du street art déploie ses petits chef d’oeuvre à l’air libre, Zilda incorpore invariablement dans son travail des effets de mise en scène, des objets contemporains ou des éléments humoristiques et «entre mise en situation et mise en abyme, l’oeuvre se nourrit dès lors du nouveau regard que chacun porte sur l’espace
La première série de collages de Zilda, «A même le temps», représente d’émouvantes femmes nues cachant leurs visages bouleversés au détour d’une cage d’escalier ou d’une usine aussi abandonnées qu’elles.

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